Dans cette Europe dénaturée,
soumise à la loi du marché,
De la fourberie et de la lâcheté,
De l'argent et de la télé,
Des gens se sont remis à marcher,
A parler, à penser et à rêver.
On te la ressassé pendant des années,
Toi, le Polonais, l'Anglais, l'Islandais,
Qu'il n y avait pas d'autre alternative,
Que c'était mieux que sur d'autres rives,
En Afrique, en Palestine ou en Asie,
Qu'à côté d'eux t'étais au paradis.
Des marchands de prêts-à-penser
Se sont occupé de ta psyché,
Télé-réalité, crédit, supermarché,
T'ont bien occupé pendant des années,
Toi, le Belge, le Danois, l'Irlandais,
Tu te croyais bel et bien arrivé.
La fin de l'histoire t'avait t'on dit,
Les rêves, les révoltes, les poésies,
Tout cela était entreposé dans les musées,
Tu avais cru que c'était pour l'éternité,
Toi le Français, l'Italien, l'Ecossais,
Devenu consumériste à jamais.
Et puis si tu recommençais à respirer
A revendiquer un chemin détourné,
On te montrait sur l'écran de télé,
Le Nigérian affamé, le Palestinien opprimé,
Et on te culpabilisait, t'intimidait,
Qu'après tout ta cage était dorée.
Puis tu as vu ta culture écrasée
Par des VRP de la médiocrité,
Tes enfants en danger et les vieillards parqués,
Ta campagne massacrée pour faire des parcs Disney
Toi l'Espagnol, le Grec, le Portugais,
Tu as recommencé à imaginer.
Tu as entendu de nouveau la voix du passé,
Ceux qui ont lutté pour ta liberté,
Liberté si gravement en danger,
Que leurs voix se sont remise à résonner,
Ils t'ont dit que ton identité était en danger,
Et tu t'es remis à t'exprimer, à créer, à réinventer.
Et c'est la terre entière qui pourrait en bénéficier....
Rassemblement sur la place Puerta Del Sol à Madrid le 15 mai 2011