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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 08:21
   Je ne sais pas si je n'ai aucune honte ou si je n'ai pas le sens de l'honneur mais j'ai apprécié le thème proposé par la Vieille Marmotte, présidente cette semaine de la communauté Musique à coeur ouvert,  "honneur et honte" en chansons, même si à priori ce n'était pas très facile.

   J'ai trouvé sans trop de difficultés une chanson sur le thème de la honte, il faut dire qu'elle s'inscrit bien dans la thématique que j'ai développé ces derniers jours : la Première Guerre Mondiale. "Louise" est une chanson sortie en 1982 qui déja nous entraînait dans ce qui était le vieux monde de l'époque de la Grande Guerre, de non-dits, de tabous, ou la femme était (forcément) fautive et devait assumer une "honte" terrible. Une très belle chanson, populaire car elle peut toucher beaucoup de monde mais avec un texte de grande qualité.


 

 

 

   Pour l'honneur, j'ai eu beaucoup plus de mal, ce sentiment étant peu en vogue ces derniers temps, j'ai tout de suite exclus les chansons comtemporaines pour ce thème et j'ai pensé à d'autres époques et d'autres horizons, notamment des périodes ou des contrées où le sens de l'honneur a été avivé par la necessité de prendre parti pour un camp ou un autre ou pour défendre les siens en période de guerre. 

 

   Etant fan de l'Irlande et de sa culture, je pensais trouver quelque chose sur ce thème chez eux et, en effet, j'ai trouvé assez vite cette "chanson rebelle" (un genre à lui tout seul en Irlande). Celle-ci parle des dix grévistes de la faim (dont le plus connu était Bobby Sands) morts en 1981 à la suite de l'intransigeance de Margaret Thatcher. "Roll of Honour" signifie en gros "les morts glorieux" ou la liste de gens dont les exploits leur valent d'être inscrit sur un monument, je n'ai pas trouvé la traduction exacte, ce qui ont une idée peuvent me contacter, lol !

 

"Read the roll of honour for Ireland's bravest men

We must be united in memory of the ten,

England you're a monster, don't think that you have won

We will never be defeated while Ireland has such sons." *

 

* "Lisez la "liste d'honneur" des hommes les plus courageux d'irlande, nous devons être unis en mémoire de ces dix là, Angleterre tu es un monstre, ne pense pas que tu aies gagné, nous ne serons jamais vaincus tant que l'Irlande aura des fils d'une telle trempe."

 

 

 

 

 

Bonne journée de musique à tous 


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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 08:30

   Pour le 59e salon d'écriture du Partage des mots, Andrée nous propose de composer un texte commençant par cet extrait de la chanson de Christophe "les mots bleus" : "Il est six heures au clocher de l'église".

 

 

 

 


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Il est six heures au clocher de l'église*

Encore toute une matinée exquise

Qui ne fait que commencer

 

Déguster tes tendres baisers

Et tes caresses doucement veloutées

Toute enfouie dans mon lit

 

Petit tour dans la boulangerie

Croissants chauds et pains exquis

Petit déjeuner du matin

 

Journée qui enfin nous appartient

Temps qui passe et qu'on retient

Horloge arrêtée sur six heures

 


 

 

Croissants Viennoises

 

 

 

* Extrait de la chanson de Christophe "les mots bleus"

 


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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 08:30

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"L'Irlande est un pays de questions, et de très, très rares réponses. (...) Quand je vois une carte de l'île et qu'elle sert à vanter les mérites de notre pays, comme, disons, pour l'industrie du tourisme, il y a toujours un lutin géant ou une harpe plaqués en plein Milieu. Pour moi, nous devrions être honnêtes et inscrire un grand point d'interrogation afin que les gens sachent à quoi s'attendre."

 

 

   La main droite du diable (titre original : Priest) est un roman policier irlandais de Ken Bruen paru en 2006 et en France en 2008. Il a reçu le Grand Prix de Littérature Policière en 2009.

 

   Le personnage central, Jack Taylor, est le personnage récurrent de plusieurs ouvrages de l'auteur Ken Bruen. Dans cet opus, il a été mis à la porte de la Garda, la police irlandaise. Atteint d'alcoolisme et en proie à de grandes souffrances (il se sent coupable du décés d'une petite fille dont il avait la garde), il a atterri dans un hôpital psychiatrique et l'histoire commence lorsqu'un employé africain de l'hôpital, par quelques paroles chaleureuses, sort Taylor de sa torpeur. Il peut ainsi sortir de l'hôpital, considéré comme guéri. Néanmoins, il doit lutter sans cesse contre son démon, l'alcoolisme. Démon aussi de l'Irlande où les habitants se sont mis à manger et parler comme des américains mais boivent toujours comme des irlandais...

 

   L'intrigue - un prètre a été retrouvé assassiné et décapité - est relativement mince et est certainement un prétexte à Ken Bruen a nous entraîner dans son pays, en proie avec la modernité et à une remise en cause d'un catholicisme omniscient due à des scandales en série (scandales révèlés en France en 2009 mais qui semble plus anciens, le roman se déroulant en 2003). Mais il renvoie dos à dos cette Irlande ancestrale sombre et oppressante et "la nouvelle Irlande" où la cupidité et la consommation sont devenues les valeurs dominantes.

 

 

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Galway

 

 

   Ce n'est pas ce que j'appelle un "pur" polar se déroulant dans des commissariats et dans des milieux de grand banditisme, d'ailleurs à mon grand bonheur. En effet, ce sont des gens ordinaires qui sont les protagonistes et le seul policier est une "fliquette", Ridge, qui n'est pas un membre des forces de l'ordre standard, elle est homosexuelle avec toutes les complications qu'on peut imaginer sur sa vie et son caractère rugueux cache probablement d'énormes souffrances et Jack Taylor l'aime en secret. C'est lui qui apporte la noirceur qui est la marque de ce courant littéraire, le roman policier. C'est une personne qui a le sentiment d'avoir raté sa vie et qui a constament une sorte de rage en lui, il veut souvent "cogner" et son sevrage n'arrange pas les choses... C'est alors que le père Malachy, qui était le curé "attitré" de sa mère lui demande d'enquêter sur le meurtre du père Joyce, retrouvé décapité dans sa propre église. Malachy est un personnage pitoyable et Taylor le hait, néanmoins, il accepte de mener l'enquête...

 

  Ce roman, noir comme un verre de stout, nous entraîne dans l'âme irlandaise qui, malgré, son opposition à l'Eglise Catholique à cause des scandales de pédophilie, reste imprégnée de sentiments de culpabilité et de reflexes religieux du à des siècle d'influence exercée par une église qui avait son mot à dire dans tous les domaines de la société. C'est ainsi qu'on tombe sur des expressions telle que "je m'agripais à elle comme à un rosaire". j'ai été aussi frappée, mais pas surprise, de la présence presque constante de la musique dans les pensées de Taylor et surtout le chagrin d'avoir perdu Johnny Cash, récemment décédé. "Mais la musique, la folie générée par la violence et le remord s'étaient emparés de moi de telle sorte que j'écoutai toutes les chansons tristes que j'avais, et j'en possédais un sacré paquet."

 

   Comme on est en Irlande, souvent un humour caustique apparait dans cette noirceur et c'est cet humour qui m'a baladé avec plaisir au long des pages même si le constat sur la société irlandaise reste très amer. En tout cas, on est très loin des propos "bisounours" d'un guide touristique :

 

   "Au début des années soixante-dix, c'était le parfum que tout le monde portait. Ca se vendait dans un petit flacon vert orné d'un médaillon argenté et les gars s'en aspergeaient comme si c'était de l'eau bénite. les femmes n'ont pas la vie facile, mais toute la période du "Brut"* a du représenter une époque particulièrement noire."

 

      * "Brut" est un après-rasage commercialisé par Fabergé à partir des années 60

article faisant partie du : 

 Challenge-irlandais

      Ce roman a été publié aux éditions Gallimard et Folio Policier

 


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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 08:00

Hedd wyn film poster

 

 

 

   Après mon article sur le 11 novembre, mon cheminement de pensée m'a orienté vers le souvenir d'un film gallois Hedd Wyn qui retrace le parcours d'un poète gallois, Ellis Humphrey Evans plus connu dans son pays sous le pseudonyme bardique de Hedd Wyn (qui veut dire "paix blanche") et qui se retrouve bien malgré ses idées pacifistes, engagé dans l'armée britannique et finit par mourir sur les champs de bataille de la Première Guerre Mondiale. 

 

 

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L'acteur gallois Huw Garmon qui joue le rôle principal

 


   Ce film est un réquisitoire contre la guerre et inversement, une exaltation de l'esprit poétique qui est tragiquement mis à mal par l'esprit belliqueux de l'époque. On suit d'abord la vie tranquille du poète qui participe aux Eisteddfod (festivals de poésie gallois) et rêve d'avoir une chaire de poésie. Il vit une histoire d'amour avec une jeune femme admiratrice de ses talents de poètes.

 

   Mais Hedd Wyn est finalement obligé de partir d'abord sur les champs de bataille français pour finalement trouver la mort sur le champs de bataille de Passchendaele en Belgique. Auparavant, on assiste à l'humiliation des soldats gallois, insultés par les officiers anglais car ils ne comprennent pas les ordres vu qu'ils parlent peu ou pas l'anglais, et j'ai pu y voir aussi, à travers ce fim, une réflexion sur l'esprit colonialiste britannique envers ses minorités celtes... Et chez les gallois, comme chez les irlandais, l'Anglais (du point de vue symbolique) est vue comme l'oppresseur, le donneur d'ordre à l'esprit autoritaire et belliciste.

 

 

Hedd Wyn statue

 

la statue de Hedd Wyn dans son village natal

 

 

   Dans cette scène, que je n'ai trouvé qu'en VO, on voit les soldats gallois rabroués par leur supérieur et même si on comprend pas les propos, on sent bien le mépris affiché de ces officiers anglais envers ces soldats gallois et je crains que la même chose s'est produite en France envers les soldats venus de la campagne et qui la plupart du temps parlaient encore le breton, l'occitan, le corse...

 

 

 

 

 

   Le film a été produit par la chaîne de télévision gallois S4C, filliale de Channel 4, qui diffuse beaucoup d'émissions en gallois. Ce film a eu de nombreux prix et a été nominé aux Oscars dans la catégorie des films en langue étrangère en 1994. Je ne l'ai pas vu au cinéma là-bas car il était sorti un ou deux ans avant mon séjour mais je l'ai vu sur ARTE peu de temps après mon retour en France. Malgré la beauté des paysages gallois, la qualité de la mise en scène et le charme de l'acteur principal, j'avoue que c'est le coeur gros que je suis ressorti de ma séance télé en voyant l'intelligence et la poésie vaincue par l'esprit imbécile de la guerre...

 

  Beaucoup de fims ont été faits sur la guerre de 14/18 et j'ai par exemple beaucoup aimé la vie et rien d'autre avec Philippe Noiret et je n'ai malheureusement jamais vu les Sentiers de la Gloire de Kubrick longtemps interdit en France...

 

 

Hedd Wyn - Pays de Galles (1992)

Réalisation : Paul Turner

Scénario : Alan LLwyd

Acteurs principaux : Huw Garmon, Catryn Fychan, Cerri Cunnington

Difficile voire impossible de le trouver en DVD en France semble-t-il, sur internet je l'ai trouvé en vente que dans un site de vente en ligne gallois avec soutitrages en anglais...


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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 09:00

"Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive

Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent

Courez, courez, vite si vous le pouvez                        Jamais, jamais, vous ne la rattraperez"

 

Guy Béart, "l'eau vive"

 

 

Suite aux pluies du week-end dernier, c'est un joli spectacle qui m'attendait, tous les ruisseaux sont à la fête avec quelques jolies cascades...

 

Et toute cette eau qui descend de la montagne vont jusqu'à la Durance, puis emprunte le Rhône pour finir en Camargue....

 

Ce qui, au passage, a occasionné quelques dégats à certains endroits...

 

Mais le spectacle reste fascinant...

 

 

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 08:15

 

"On croit mourir pour sa patrie, on meurt pour des industriels."
Anatole France

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Le célèbre monument aux morts pacifiste de Gentioux dans la Creuse

 

 

   Le 11 novembre est connu pour être l'anniversaire de l'armistice qui a mis fin à la Première Guerre Mondiale mais ce jour est aussi celui où l'on fête les Martin et comme chez nos amis québécois, il arrive fréquemment que le temps soit ensoleillé et doux d'où le nom d' "été de la Saint-Martin", mais à l'heure où j'écris cet article, je ne peux pas savoir si le beau temps sera effectivement au rendez-vous ce jour-là. En tout cas, mon ami Georges en fait allusion d'une façon magnifique dans cette chanson :

 

 

 

 

 

   Le grand Georges encore d'actualité avec cette chanson incontournable en ce jour :

 

 

 

 

 Et j'avoue que si j'étais maire, c'est cette chanson que j'aurais envie de faire chanter le 11 novembre pour commémorer cette guerre terrible ainsi que celle-ci :


 

 

 

 

   La vidéo finit par le chant Amazing Grace ce qui me fait penser par ricochet à un autre chant pacifiste qui parle des soldats de l'Empire Britannique qui à cette époque comprenait l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Irlande... Les soldats venus de tous ces territoires, ont payé aussi un lourd tribu nottament à la bataille de Gallipolli dans les Dardannelles.

 

 

 

   
Peut-être faisait-il beau en cette Saint-Martin 1918, en tout cas, c'était un long hiver qui se terminait....
   Bonne écoute et bon 11 novembre à tous !
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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 09:00

   

Le week-end dernier, que d'eau que d'eau.... Pluie continue le samedi mais vers seize heures, on a droit une accalmie et tout le monde en profite pour aller dehors. Le spectacle du ballet des nuages nous éblouit....

 

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   Nous allons voir le ruisseau qui a bien grossi et arpentons les prés mouillés mais le ciel est encore bien menaçant...

 

 

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   Le ciel semble nous dire "faites attention, je vais encore me fâcher". Je ne redoute pas la pluie mais l'orage, en effet il avait grondé la nuit précédente et le matin. Alors mettons-nous à l'abri !

   Finalement, ce n'est que deux ou trois heures plus tard que la pluie s'est remise à tomber sans orage.

 

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   Le lendemain dimanche, c'est une pluie fine et continue qui tombe. Le ciel est si sombre que malgré les lumières de la maison, tout est obscur et le gris du ciel enveloppe tout et cache les montagnes qui ont reçu leur premières chutes de neige de la mauvaise saison.

 

 

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   La pluie cesse et comme la veille, on en profite pour sortir. L'air est frais et chargé d'humidité et je pense au Pays de Galles où le temps était souvent ainsi mais contrairement à beaucoup de gens, ce genre de temps n'affecte pas mon moral et je lui trouve une certaine beauté. Bon, il ne faudrait pas que ça dure des semaines quand-même !


 

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   Lundi matin. Les enfants partent à l'école et leur papa va travailler. Le temps est bien plus lumineux, allons-nous vers un été de la Saint-Martin ?

 

 

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Les nuages s'écartent et révèlent la beauté des montagnes.

 

 

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 09:00

   Cette semaine, c'est Frieda du blog Fryou-maison qui est présidente de la communauté "musique à coeur ouvert" et elle nous propose "laisser parler les gens" en musique. Parler, bla bla, et patati et patata... Chez moi, on appelle cela de la "tchatche", et quand je pense à la tchatche, je pense à Marseille mais aussi à Toulouse.

 

   Toulouse, ville d'un duo que j'adore, les Fabulous Trobadors :

   Ils parlent, parlent, parlent.... au son du tambourin.

 

 

 

 

 

   Et quand on pense à la parlotte, on pense aussi aux italiens, un peu cliché mais bon, ça me fait l'occasion de mettre une chanson que j'adore et que j'écoutais quand j'étais petite :

 

 

 

 

 

 

 

   Mais de quoi parle-t-il Adriano ? De la crise du à la flambée du prix du baril du pétrole dans les années 70, avec malgré tout une bonne humeur très italienne sur un sujet encore bien d'actualité...

 

 

   J'espère que Fryou aimera mes choix elle dont je suis le blog tous les jours pour faire le plein de soleil... Bisous à elle !!

 

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 09:00

  Cette semaine, pour le 58e salon d'écriture du forum du Partage des Mots, Andrée nous propose simplement un mot :

 

SI

 

Image-Chagall Fiddler

 

Peinture de Chagall

 

 

Et SI je n'étais pas partie

Et Si j'étais restée

A écouter SIdérée

Ce mystérieux violoneux 

 

Et SI j'avais écouté

Cette mélodie en SI

Au lieu de SIroter

La litanie de la raison

 

Et SI j'étais restée

Enivrée par cet air ensorcelé

Je serais encore avec toi

Musicien qui m'a donné le la.

 

j'aurais chanté à tes côtés

Dans la langue de SI

Celle qui donne à la musique

Son langage ausSI poétique

 

tu me jouerais du SIbélius

AinSI que Le chant des SIrènes

Et dans les rues de SIenne

je te ferais un SIgne

 

Pas de sauvage langueur

Mais un SI joli choeur

SI j'étais restée

Si je m'étais écoutée...

 

Violoneux disparu

De ma vie ainSI

Et SI je revenais là-bas ?

Et faire comme SI....

 

 

 

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Esclarmonde, le 7 novembre 2011


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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 09:00

 

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 Sam commença à ranger dans le but d'avoir fini le soir même. Le lendemain, il ne reviendrait plus. Il ne risquait plus grand-chose, abandon de poste ? Qu'est-ce que ça veut dire abandon de poste dans ce merdier ? Que dalle ! On le lui reprocherait lorsqu'il voudrait postuler pour un autre emploi ? Mais il ne chercherait pas d'autre emploi ! Vivre d'amour et d'eau fraîche, voilà ce qu'il voulait. Car depuis longtemps, l'amour et l'eau fraîche, il ne savait plus ce que c'était : l'amour ? Sa femme l'avait quitté depuis plusieurs années et celles qui prétendaient la remplacer n'était que des gourgandines plus intéressées par son compte en banque que par son amour de la poésie. Il faut dire que la poésie dans le monde ou il évoluait étais plutôt mal vue... L'eau fraîche ? Cela faisait longtemps qu'il ne savait plus ce que c'était car cela faisait un moment qu'il se dopait au whisky et à la bière pour tenir le coup.

 

   Et toi Sam, tu n'as rien à te reprocher ? Cette petite voix lui revenait sans cesse pendant qu'il rangeait, comme les mélopées des banshees. Et bien si, j'ai quelque chose à me reprocher, beaucoup même. Celle de ne pas avoir choisi une vie en rapport avec mes vrais désirs, celle d'avoir collaboré à un système inique, celle d'avoir choisi de se taire et de subir alors que je rêve de révolte et d'insurrection, pas une insurrection violente mais une insurrection de l'amour et de la poésie.

 

   Ce soir, je mettrai ma cravate à la poubelle et je donnerai mon costume à une association charitable. Je ne ferai pas comme les autres ici. Je n'irai pas m'inscrire au Pôle Emploi. Je ne mendierai pas un autre boulot avec des trémolos dans la voix auprès d'une conseillère qui n'en a rien à foutre et je n'irai pas à l'aide sociale pour avoir des tickets d'alimentation en échange d'un comportement de bon citoyen prêt à tout pour retrouver du travail.

 

   Je vais courir chez moi retrouver brièvement ma solitude et faire ma valise. je vais partir dans le sud de la France retrouver le soleil, les filles au teint couleur de miel et les montagnes aux reflets bleutés. Je m'assoirai à la terrasse d'un café et je me laisserai enivrer par la chaleur, je goûterai leur vin et je m'imaginerai en Dyonisos dont la vie éternelle est une perpétuelle fête. Je séduirai une belle femme brune et elle me fera oublier mes années d'errance. Je ne collaborerai plus à ce système. Je n'y arriverai plus de toute façon et je vais attendre son effondrement. A ce moment, tous ces gens que je rêvais d'anéantir pour sauver le monde de leur rapacité mais qui me réduisaient à l'impuissance, je les attraperai par la cravate et je m'en servirai pour les pendre aux beaux lampadaires qui ornent ces belles avenues...

 

   En attendant, quand j'arriverai dans mon petit paradis, je monterai au donjon de ce château et du sommet, je contemplerai ce paysage qui m'a tant bouleversé et je me dirai : "le monde est à moi."

- Fin -

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